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S’échapper dans le bleu

Joséphine sort de son train en gare de Genève. Le bâtiment est bondé : des gens partout, dans les coins, les recoins. Un flux ininterrompu de corps, le visage non-identifiable à cause du port du masque. Cette vague humaine la submerge et bien qu’elle doive se rendre au travail, elle ne cède pas à l’empressement ambiant et s’assoit devant la gare et regarde le ciel teinté de bleu. C’est beau : le ciel n’a jamais semblé si azur. Alors, en se perdant dans cette couleur, son esprit s’élève au-dessus de la masse et se met alors à voler dans l’immensité bleue. Plus que jamais, elle se sent libre et voltige dans les tourbillons du vent. Son esprit fait une pause bien méritée où tout semble plus calme. Puis, reprenant ses esprits après cette médiation, elle revient à elle, heureuse, et s’en va vers son travail, apaisée. C’est la beauté de l’imaginaire.

 

 

Friedrich Dürrenmatt, Ascension noire, Gouache sur carton, 1983

Lieu :
Centre Dürrenmatt, Neuchâtel

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Mélinda